- L’Europe est sur le point de perdre l’une de ses dernières sources d’approvisionnement d’un produit chimique indispensable à la production de médicaments vitaux.
- La production de BDO (un composant essentiel des antibiotiques, des statines et de la vitamine B6) par INEOS en Allemagne est noyée sous une avalanche d’importations à forte intensité de carbone et de produits vendus à prix cassé en provenance d’Extrême Orient.
- Plus de 200 emplois qualifiés sont désormais menacés, l’Europe fermant des usines propres et performantes en important des produits chimiques fabriqués dans le Xinjiang.
INEOS a annoncé ce jour que son usine de Marl (Allemagne), qui produit du BDO entrant dans la composition de produits pharmaceutiques essentiels, est en péril en raison d’un déluge de produits importés de Chine et vendus à prix cassé.
Plus de 200 emplois manufacturiers qualifiés sont en jeu, sans compter la fiabilité des chaînes logistiques dont dépend l’Europe pour garantir son approvisionnement en produits stratégiques, et donc son mode de vie.
Le BDO (1,4-Butanediol) est un intermédiaire chimique critique intervenant dans la production de divers médicaments : antibiotiques, antirétroviraux, statines ou encore vitamine B6.
Or, la production européenne s’effondre, victime de la domination des importations chinoises originaires du Xinjiang. Ces produits sont fabriqués avec de l’énergie issue du charbon, puis traversent la moitié du globe pour être bradés à des prix dérisoires en Europe. Avant même qu’ils ne parviennent sur le Vieux continent, leur empreinte carbone est déjà colossale. INEOS exploite l’un des sites de production de BDO les plus propres et les moins émetteurs de CO2 au monde. Pourtant, il croule sous des taxes carbone européennes extrêmement élevées que personne d’autre au monde n’a à payer.
Sans le soutien urgent du gouvernement et la Commission européenne pour stopper ces importations injustes, ce site et ses 200 emplois n’ont plus d’avenir. Sonnant le glas des moyens de production de produits chimiques critiques en Europe. Les patients se retrouveront alors tributaires des chaînes d’approvisionnement étrangères, à la fiabilité et à la qualité douteuses. Dans le pire des cas, il n’est pas exclu que des médicaments vitaux deviennent tout simplement indisponibles.
« Il faut agir de toute urgence, a déclaré Andrew Brown, PDG d’INEOS Enterprises. La Chine et les États-Unis défendent et subventionnent leur tissu industriel. Pendant ce temps l’Europe enterre la sienne sous le coût exorbitant de l’énergie, les taxes carbone et le fardeau de la bureaucratie. L’Europe ne peut rivaliser avec des importations dopées aux aides publiques si elle n’instaure pas rapidement de solides barrières commerciales. »
« Ce n’est pas d’un seul produit dont il est question. C’est toute la chaîne logistique qu’il faut défendre, à l’aide de mesures ambitieuses, promptes et non bureaucratiques. À défaut, l’Europe ne sera plus en mesure de produire bon nombre de ses médicaments. C’est tout le système de santé qui est en danger. »