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L’industrie chimique européenne au bord de l’extinction

La hausse du coût de l’énergie et le fardeau des taxes carbone menacent l’avenir de l’industrie chimique européenne
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2025

TÉNACITÉ, rigueur et sens de l’humour ont permis à INEOS de braver les tempêtes au fil des ans. Mais c’est également le sens des affaires de l’entreprise, ses solides bases financières et sa gestion responsable éprouvée de l’endettement qui lui ont permis de conserver sa place. En tant qu’entreprise, INEOS est actuellement confrontée à des conditions commerciales difficiles, notamment pour ses branches européennes qui ont été touchées de plein fouet par la hausse du coût de l’énergie et les taxes carbone punitives.

« Décarboner l’Europe en désindustrialisant est stupide, a déclaré Sir Jim Ratcliffe dans une lettre ouverte aux dirigeants européens. Nous y perdrons des emplois, de la sécurité, et le CO2 reviendra quand même flotter au-dessus de l’Europe. »

À Cologne, INEOS exploite l’un des complexes pétrochimiques les plus importants, avancés et intégrés d’Europe.

Ce site produit de nombreuses substances chimiques brutes essentielles à la vie moderne, et emploie directement et indirectement 10 000 personnes.

« La facture de gaz est 100 millions d’euros plus élevée que pour son équivalent américain, souligne Sir Jim. La facture d’électricité est 40 millions d’euros plus élevée qu’aux États-Unis. Et la facture liée à la taxe carbone va atteindre la somme mirobolante de 100 millions d’euros. »

Sur le plan économique, l’industrie chimique est l’un des fleurons de l’Europe.

Voilà un siècle qu’elle joue un rôle crucial dans l’économie européenne, totalisant environ 1 billion d’euros de recettes, un chiffre proche du secteur automobile.

Toutefois, Sir Jim avertit qu’elle pourrait bien disparaître du fait du coût de l’énergie et des taxes carbone.

« L’industrie est en crise et souffre énormément de la concurrence avec les États-Unis, affirme-t-il. Au lieu d’investir dans la croissance de demain, elle se bat pour sa survie. »

Lorsque le Project ONE sera terminé, il produira près d’un million et demi de tonnes d’éthylène, l’une des substances chimiques les plus utilisées au monde, qui entre dans la fabrication de nombreux produits : vêtements, médicaments, pièces légères pour véhicules, lubrifiants pour éoliennes, gazoducs ou encore emballages alimentaires.

Mais l’éthane qui sera transformé en éthylène dans le craqueur européen proviendra des États-Unis, car le transporter vers l’Europe coûte moins cher que l’acheter sur place.

« Ce projet change la donne pour l’Europe, soutient Jason Meers, directeur financier d’INEOS Project ONE. Il créera de nouvelles opportunités pour le cluster chimique anversois, et contribuera aussi à la résilience de l’ensemble du secteur chimique européen. »

C’est également l’un des plus gros investissements dans le secteur chimique européen depuis une génération. Durant des décennies, personne n’a investi une telle somme dans le secteur chimique européen, lui préférant les États-Unis, la Chine et d’autres régions d’Asie.

Mais INEOS espère que ses investissements à Anvers contribueront à inverser cette tendance et ce déclin, et à lui redonner de la compétitivité.

Sir Jim insiste néanmoins sur l’importance que les gouvernements apportent leur pierre à l’édifice.

« Nos principaux concurrents envisagent tous de quitter l’Europe en raison des erreurs successives commises par les gouvernements, assène-t-il. À cause de cette politique, l’Europe va importer toutes ses matières brutes des ÉtatsUnis et de la Chine, qui vont en tirer un énorme profit. »

Il exhorte l’Europe à se débarrasser de ses taxes carbone pour fournir à l’industrie une énergie à des prix compétitifs, et pour encourager la croissance et les technologies propres.

Il souhaiterait également que l’Europe impose des droits de douane à l’américaine.

« Il nous faut des barrières douanières le temps que ces changements soient mis en place, ou bien tout disparaîtra, affirme-t-il. Tout le monde quitte l’Europe. De toute ma carrière je n’ai jamais vu ça. »

Pour Sir Jim, la politique européenne est inadéquate. Sa dernière lettre ouverte adressée aux responsables politiques européens fait suite à d’autres appels à l’action : en 2014, il écrivait au président de la Commission européenne d’alors, José Manuel Barroso, et a réitéré en février 2024 en avertissant l’actuelle tenante du poste, Ursula von der Leyen, que l’Europe externalisait sans s’en rendre compte son industrie chimique, ainsi que les emplois et les investissements qui vont avec.

Plus tôt ce mois-là, 73 chefs d’industrie dont Sir Jim présentaient la Déclaration d’Anvers pour un pacte industriel européen à Mme von der Leyen et au premier ministre belge Alexander De Croo.

Cette déclaration réclame un pacte industriel en complément du pacte vert pour l’Europe, afin de protéger les emplois qualifiés en Europe.

Depuis, 1 308 organisations représentant 25 secteurs ont signé la déclaration pour redynamiser le paysage industriel européen.

En février 2025, un an après la déclaration d’Anvers, 400 chefs d’entreprise se sont réunis à Anvers pour discuter du pacte pour une industrie propre avec Mme von der Leyen, et enjoindre les dirigeants européens à agir rapidement dans tous les États membres de l’UE.

INEOS COLOGNE

INEOS Cologne est l’un des complexes pétrochimiques les plus importants, avancés et intégrés d’Europe. Mais le coût de la taxe carbone et de l’énergie dont il doit s’acquitter est astronomique par rapport à son équivalent américain.

100 millions d’euros - La facture de gaz d’INEOS Cologne est 100 millions d’euros plus élevée qu’aux États-Unis

40 millions d’euros - La facture d’électricité d’INEOS Cologne est 40 millions d’euros plus élevée qu’aux États-Unis

100 millions d’euros - Pour INEOS Cologne, la facture liée à la taxe carbone va atteindre la somme mirobolante de 100 millions d’euros

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INEOS prépare le terrain pour un avenir meilleur

DEPUIS 2015, une association caritative créée par INEOS change des vies aux États-Unis. Voilà une décennie que des jeunes ont vu leur santé physique et psychique s’améliorer, et apprennent grâce à des méthodes innovantes ; dix ans que des lycéens se voient offrir la chance de réaliser leurs rêves, et que leurs enseignants en ressortent plus confiants. Tout cela grâce aux collectes de fonds et aux activités pour la collectivité orchestrées par l’INEOS ICAN Foundation. « Depuis le début, notre mission est d’aider les jeunes et les enseignants américains à concrétiser un avenir plus radieux » explique Kathryn Shuler, directrice de la fondation. Les fonds nécessaires aux activités sont principalement collectés lors d’un tournoi de golf et d’un tournoi de balltrap organisés chaque année à Houston, au Texas, et grâce à de généreuses donations de la part d’employés.  Quarante-deux équipes ont participé au premier tournoi de golf qui a eu lieu en 2016, collectant 95 000 $ au total. Cette année, ce sont 68 équipes qui ont levé 187 000 $. « Notre tournoi de golf a connu un tel succès que nous avons dû passer d’un parcours de 27 trous à un 36 trous pour accueillir tous nos joueurs » confie Shuler. Le tournoi de ball-trap a lui aussi connu un succès retentissant. Lors de sa première édition, en 2017, il a permis de lever 5 100 $. L’an dernier, ce sont pas moins de 69 000 $ qui ont été collectés : un record. Grâce aux fonds collectés lors de ces événements, des enseignants ont pu mettre en place des projets innovants permettant à leurs élèves de voir, de manipuler et de vivre leur programme scolaire de façons novatrices. Par exemple, le financement d’un club périscolaire a permis d’aider une élève issue d’un foyer défavorisé qui ne maîtrisait pas la technologie. « Ses résultats scolaires n’étaient pas très bons, mais le fait de programmer des robots lui a montré qu’elle était intelligente, explique son enseignante Nicole Marek. Elle a pris confiance en elle, s’est mise à obtenir de meilleurs résultats, si bien qu’elle veut désormais devenir ingénieure. » Les fonds débloqués par la fondation ont également servi à acheter du matériel spécialisé pour aider des étudiants plus âgés à décrocher une certification professionnelle, afin qu’ils aient toutes les chances de réussir dans l’industrie. L’INEOS ICAN Foundation a également chapeauté l’organisation des événements GO Run for Fun d’INEOS au Texas, dans l’Illinois et dans l’Ohio, grâce auxquels 81 000 enfants ont été sensibilisés aux bienfaits de l’exercice physique. Elle soutient également The Daily Mile, qui invite les élèves et leurs enseignants à prendre 15 minutes de pause pour sortir courir ou marcher. Les enseignants y voient aussi une très bonne occasion d’apprendre à connaître leurs élèves. « Les jeunes découvrent qu’il y a un autre adulte en qui ils peuvent avoir confiance, ce qui est bon pour leur santé mentale et leur faculté d’apprentissage » souligne Shuler. À ce jour, plus de 1,9 million d’enfants américains répartis dans les 50 États participent au programme. À la St Michael Special School de la NouvelleOrléans, The Daily Mile est allé encore plus loin en aidant un élève en surpoids, au mode de vie peu sain et qui rechignait à faire de l’exercice physique, à imaginer un plan d’action. Au départ, il pouvait tout juste marcher d’un bout à l’autre du couloir de l’école. Après avoir modifié son régime, en remplaçant ses chers sodas par des boissons plus saines, et pris la décision de participer au Daily Mile, son quotidien s’est amélioré. Il a commencé à perdre du poids, et va désormais régulièrement jusqu’au bout de son Daily Mile avec ses camarades. Changer des vies, voilà ce qui anime celles et ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans l’INEOS ICAN Foundation. « Dix ans plus tard, nous n’avons rien perdu de notre motivation, ni de la conviction que nos actions comptent » conclut Shuler.

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KPS rachète la branche composites d’INEOS

INEOS Enterprises a finalisé la vente de sa branche composites pour environ 1,7 milliard d’euros. KPS Capital Partners est désormais propriétaire des anciennes activités d’INEOS, qui emploient quelque 900 personnes réparties sur 17 sites et trois centres technologiques en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie et au Moyen-Orient.  « Nous sommes convaincus que sous la direction de KPS, ces activités vont continuer à se développer et prospérer dans les années à venir » a déclaré Ashley Reed, présidente d’INEOS Enterprises. L’ex-branche composites d’INEOS est un leader mondial de la production de résines et de gelcoats, qui entrent dans la fabrication de plastiques composites légers et solides utilisés dans les voitures, les bateaux, les bâtiments ou encore les produits électroniques. Ces résines et enduits permettent d’améliorer certaines propriétés importantes : résistance au feu et à l’eau, protection contre les rayons solaires, isolation, robustesse.

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INEOS finalise un contrat d’acquisition des activités de CNOOC dans le golfe du Mexique

INEOS Energy a finalisé l’acquisition des activités de CNOOC dans le Golfe du Mexique. Il s’agit du troisième investissement d’ampleur aux États-Unis en trois ans de la part d’INEOS Energy. Il portera à plus de 90 000 barils équivalent pétrole par jour la production mondiale de l’entreprise. « C’est un tournant pour nos activités dans les eaux profondes du Golfe du Mexique, qui vient renforcer notre branche énergie en plein essor » souligne Brian Gilvary, président d’INEOS Energy. Aux États-Unis, les dépenses de capital dans les actifs énergétiques dépassent à présent les 3 milliards de dollars. En 2022, INEOS Energy a signé un contrat d’approvisionnement de 1,4 million de tonnes de GNL par an avec Sempra. L’an dernier, l’entreprise a également racheté les puits de gaz et de pétrole de Chesapeake Energy dans le sud du Texas « Les États-Unis sont très attractifs pour nos investissements, et ces accords permettent de jeter de solides bases pour la croissance de demain » a indiqué le PDG David Bucknall. INEOS estime que le pétrole et le gaz vont continuer de jouer un rôle de premier plan pendant des années, dans la transition vers de nouvelles formes d’énergie fiables et durables. Mais pour atténuer les conséquences de l’exploitation du pétrole et du gaz, INEOS Energy investit dans le GNL, dans des projets de captage et stockage du carbone et dans la production et l’échange de crédits carbone et autres formes d’échange sur les marchés du pétrole, du gaz et de l’électricité 3 milliards de dollars Aux États-Unis, les dépenses de capital dans les actifs énergétiques dépassent à présent les 3 milliards de dollars Investissements aux États-Unis Les États-Unis sont très attractifs pour les investissements d’INEOS Energy

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Des fibres de carbone durables pour la Formule 1 et au-delà

L’année 2025 marque le début d’un nouveau chapitre prometteur pour l’équipe MercedesAMG Petronas F1. À la fin de l’année, des composites de fibres de carbone innovants, sophistiqués et durables seront utilisés par les voitures qui participeront à la saison de Formule 1 2025, sans nuire aux performances. « C’est en associant performance et innovation, comme ici, qu’on fait avancer les choses » s’est félicité Toto Wolff, PDG et responsable de l’équipe Mercedes-AMG PETRONAS F1. Mercedes a décidé d’utiliser dans sa voiture de course W16 de l’Invireo, une alternative plus durable à l’acrylonitrile classique, fruit d’un partenariat étroit entre l’équipe, INEOS Nitriles et Toray. Tous espèrent que d’autres secteurs, comme l’industrie aéronautique et aérospatiale, pourront mettre à profit cette technologie. Des tests rigoureux seront effectués pour veiller à ce que les composites de fibres de carbone durables sont conformes aux exigences strictes des courses de Formule 1. Alice Ashpitel, responsable de la durabilité de l’équipe Mercedes, assure que ce n’est qu’un début. « Nous avons hâte de voir quelles opportunités vont s’offrir à nous » a-t-elle confié.

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Le plus beau stade de football au monde

100,000 Avec une capacité d’accueil de 100 000 personnes, ce stade sera l’un des plus grands au monde et placera la barre très haut 126,000 m2 C’est la surface de l’énorme voûte du stade, conçue pour protéger les supporters, produire de l’énergie, collecter l’eau de pluie et couvrir la nouvelle place publique 7, 300, 000, 000 £ La contribution annuelle prévue à l’économie britannique du projet de nouveau stade et de revitalisation d’Old Trafford Acoustique Le stade est conçu pour amplifier la clameur de la foule, rapprocher les supporters du terrain et créer l’une des atmosphères sonores les plus puissantes du monde du football MANCHESTER United, le club de foot le plus célèbre au monde, vient de lever le voile sur son nouveau projet de stade pouvant accueillir 100 000 personnes assises. Ce stade à 2 milliards de livres sterling remplacera Old Trafford, la maison historique du club depuis 115 ans. Sir Jim Ratcliffe, co-propriétaire de Manchester United, a déclaré que le club, suivi par un milliard de personnes, méritait le plus beau stade de football au monde. « Notre stade actuel nous a rendu de bons et loyaux services, mais il est à la traîne derrière les meilleurs stades sportifs » estime-t-il. Le projet de nouveau stade sera au cœur de la revitalisation d’Old Trafford, dont les retombées socioéconomiques devraient être colossales avec la création potentielle de 92 000 emplois et de plus de 17 000 nouveaux logements. Les gouvernements passés ont parrainé un certain nombre de grands projets de régénération à Londres et aux alentours, dont le village olympique, l’O2 et Wembley En janvier, le gouvernement a annoncé son soutien à ce nouveau projet. « C’est un projet d’une ampleur inédite dans le nord du pays, précise Sir Jim. Si le gouvernement lui apporte vraiment tout son soutien, alors nous pourrons construire un stade extraordinaire. » United espère que son nouveau stade rivalisera avec la crème des stades européens, dont le Spotify Camp Nou de Barcelone ou le stade Santiago Bernabéu de Madrid. Sir Alex Ferguson, l’entraîneur de légende qui a passé 26 glorieuses années chez Manchester United, s’est félicité de cette nouvelle. « J’ai tellement de souvenirs particuliers associés à Old Trafford... Mais nous devons être courageux et saisir l’occasion de bâtir une nouvelle maison adaptée à demain, où s’écrira l’histoire du club » a-t-il déclaré. Le nouveau stade a été conçu par Foster + Partners, qui ont été invités par Sir Jim à construire le plus beau stade de football au monde.  « C’est pour nous un énorme privilège et un grand honneur » a affirmé l’architecte Patrick Campbell. Selon Lord Norman Foster, fondateur et président exécutif de Foster + Partners, il s’agit sans nul doute de l’un des projets les plus palpitants au monde à l’heure actuelle, dont l’importance régionale et nationale est considérable. Il assure que « les supporters seront plus proches du terrain que jamais, et leur clameur en sera magnifiée, leur expérience rehaussée ». Le stade est couronné d’une vaste ombrelle qui produira de l’énergie, collectera l’eau de pluie et protégera une nouvelle place publique deux fois plus grande que Trafalgar Square. Selon Lord Sebastian Coe, président de l’Old Trafford Regeneration Task Force, il s’agit du projet de régénération urbaine le plus important et le plus attendu au Royaume-Uni depuis les JO de Londres en 2012. 

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L’université d’Oxford met à l’honneur Sir Jim

LA plus haute distinction honorifique de l’université d’Oxford pour philanthropie a été décernée à Sir Jim Ratcliffe, président d’INEOS, en reconnaissance d’une donation de 100 000 000 £ faite par l’entreprise pour lutter contre le problème grandissant de l’antibiorésistance. INEOS a financé la création de l’Ineos Oxford Institute, qui s’est depuis imposé comme un centre de recherche, de formation et d’enseignement de calibre mondial, spécialisé dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. « C’est un privilège de collaborer avec une université aussi prestigieuse, dont l’histoire est intimement liée à celle des antibiotiques, et de relever, ensemble, un défi d’une telle envergure, a-t-il déclaré. Je suis ravi de voir que la philosophie admirable et la rigueur académique d’Oxford donnent déjà des résultats prometteurs. » La résistance aux antimicrobiens est l’un des grands dangers cachés qui menacent l’humanité. Elle est due à l’utilisation excessive et malavisée d’antibiotiques, qui menace désormais de faucher plus de 10 millions de vie par an d’ici 2050 en l’absence de nouveaux médicaments pour remplacer les antibiotiques actuels, qui ont perdu de leur efficacité. Sir Jim s’est vu remettre la médaille Sheldon au Sheldonian Theatre par la vice-rectrice de l’Université d’Oxford, la professeure Irene Tracey. « Grâce à la donation exceptionnelle d’INEOS, nous pouvons travailler ensemble à des solutions globales et lutter collectivement contre cette menace grave pour l’humanité » a-t-elle déclaré. La vice-rectrice de l’université est convaincue que l’institut saura trouver un moyen de protéger la médecine moderne « dans un avenir proche ». La remise de la médaille, lors de laquelle John Reece et Andy Currie, co-propriétaires d’INEOS, ont également été remerciés, a été suivie d’un dîner à la Divinity School. Un peu plus tôt, l’ancien chef du parti conservateur William Hague, désormais Lord Hague of Richmond et recteur de l’Université d’Oxford, a remercié Sir Jim pour sa « générosité remarquable » et sa foi inébranlable dans le travail de l’université. « J’ai hâte de voir ce que va accomplir l’Ineos Oxford Institute dans les années à venir, et d’apprendre à connaître Sir Jim dans le cadre de mes fonctions » a-t-il déclaré. La médaille est nommée d’après Gilbert Sheldon, l’un des premiers bienfaiteurs de l’Université d’Oxford, dont il a été diplômé en 1620. En tant qu’archevêque de Canterbury, il a entièrement financé le Sheldonian Theatre, ambitieux chef-d’œuvre de Christopher Wren. La médaille est décernée aux bienfaiteurs qui ont beaucoup fait pour l’université, et a été remise pour la première fois en 2002. Parmi les récipiendaires précédents figure feu James Martin, auteur de The Wired Society: A Challenge for Tomorrow, qui a décrit avec une précision remarquable comment l’informatisation, les télécommunications et l’essor d’Internet allaient changer le monde. Sa donation a permis de fonder l’Oxford Martin School en 2005. Sir Leonard Blavatnik s’est vu décerner la médaille en 2012, après avoir fait don de 75 000 000 £ à l’Université d’Oxford pour la création de la Blavatnik School of Government, qui œuvre à un monde mieux géré, mieux dirigé et mieux régi. LA MÉDAILLE SHELDON La médaille décernée à Sir Jim a été conçue et réalisée par la sculptrice de renom Emma Lavender, qui y a consacré plusieurs mois. Un portrait de Sir Jim figure sur l’avers de la médaille, tandis qu’une représentation du Sheldonian Theatre orne le revers. Seuls deux exemplaires de chaque médaille sont produits : un modèle de présentation en argent remis au récipiendaire, et une copie en bronze conservée dans l’Heberden Coin Room de l’Ashmolean Museum.  

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1 000 000 £ pour aider l’Ineos Oxford Institute à trouver un nouvel antibiotique

LES scientifiques de l’Ineos Oxford Institute pour la recherche antimicrobienne ont reçu un million de livres sterling pour accélérer le développement d’un nouveau type d’antibiotique. Cette donation de Pathways to Antimicrobial Clinical Efficacy intervient après la découverte, par les scientifiques, d’un nouveau type d’inhibiteur qui pourrait remédier à de nombreuses superbactéries résistantes aux médicaments. Le professeur Chris Schofield, directeur du département de chimie, a déclaré que les talentueux biochimistes, microbiologistes et chimistes de l’institut étaient « extrêmement enthousiastes » à l’idée de travailler avec l’équipe PACE. L’initiative PACE a été lancée en 2023 pour aider les meilleurs innovateurs au monde à accélérer leurs recherches sur l’antibiorésistance, qui ne cesse de progresser. Le projet de l’IOI est l’un des premiers à recevoir des fonds de PACE. « Nous avons hâte de les aider à faire avancer leur projet au stade clinique, étant donné ce que cela représenterait pour le quotidien de nombreux patients » s’est réjouie Beverley Isherwood, directrice de programme pour PACE. Outre une aide financière, l’institut recevra des conseils sur la recherche-développement de la part d’un réseau mondial d’experts, aura accès à une plateforme de microbiologie et bénéficiera de l’accompagnement de spécialistes de la chimie médicale. L’antibiorésistance est considérée comme un tueur silencieux, qui menace de saper les fondations de la médecine moderne. Voilà des années que des scientifiques avertissent que la médecine risque de revenir à l’âge de pierre en l’absence de nouveaux médicaments pour remplacer les antibiotiques actuels, qui ont perdu de leur efficacité. Ils craignent que des infections courantes, qui ont été traitées avec succès pendant plusieurs décennies grâce aux antibiotiques, ne redeviennent fatales. Chaque année, environ un million et demi de personnes meurent du fait de maladies devenues difficiles ou impossibles à traiter avec des antibiotiques. Et ce chiffre pourrait passer à 10 millions par an d’ici 2050. Depuis la découverte de la pénicilline en 1928, les antibiotiques bêta-lactamines sont l’un des piliers du traitement des infections bactériennes. Ces antibiotiques renferment un anneau bêta-lactame qui empêche les bactéries de se développer. Mais les bactéries ont évolué en produisant de la bêta-lactamase, une enzyme capable de désactiver les antibiotiques bêta-lactamines, qui ne peuvent alors plus rien contre des maladies courantes, telles que les infections des voies urinaires. « Le séjour moyen en hôpital d’un patient souffrant d’une infection antibiorésistante est de 13 jours, soit 8 millions de jours-hôpital en plus chaque année » explique le professeur Schofield. Toutefois, les scientifiques de l’IOI ont mis au point de petits inhibiteurs de la transpeptidase qui ne contiennent pas de bêta-lactame, et ne sont pas affectés par de nombreuses bêta-lactamases produites par les bactéries. Ces inhibiteurs sont également efficaces contre un large ensemble de bactéries à l’origine d’infections telles que la pneumonie, la gastro-entérite ou la méningite. MOUCHES Dans les hôpitaux nigérians, des mouches transportent des bactéries résistantes à des antibiotiques importants sur le plan clinique, dont des antibiotiques en dernier recours. MICROPLASTIQUES La présence de microplastiques dans l’environnement a multiplié par 200 la propagation de l’antibiorésistance. BÉTAIL Entre 2009 et 2019, aux ÉtatsUnis, 97 % des infections à la campylobacter chez l’humain (qui cause des diarrhées) ont été transmises par le bétail via de la viande contaminée. AVIFAUNE SAUVAGE Les oiseaux sauvages, comme les canards et les corvidés vivant en zone urbaine, sont susceptibles d’être des vecteurs de bactéries antibiorésistantes. DÉSINFECTANTS Une exposition prolongée à un désinfectant antibactérien peut accroître l’antibiorésistance. COLISTINE L’utilisation de colistine dans la nourriture animale, pour éviter les infections et favoriser la croissance, contribue à la résistance aux antimicrobiens chez les humains.

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La Suède se tourne vers le Danemark

UNE entreprise suédoise souhaite stocker de façon permanente jusqu’à 210 000 tonnes de CO2 par an sous le plancher océanique au Danemark, à compter de 2028. Dans le cadre de cet accord, le CO2 libéré par la combustion de déchets par Öresundskraft & Värme AB pour produire de la chaleur, sera transporté jusqu’au terminal de CO2 d’Esbjerg, au Danemark, pour être ensuite transféré vers la plateforme pétrolière de Nini, en mer du Nord, qu’exploite INEOS. « Cet accord conclu avec INEOS est un véritable tournant pour nous » a déclaré Stefan Håkansson, PDG d’Öresundskraft. Öresundskraft s’est vu décerner 54 millions d’euros par le Fonds européen pour l’innovation. C’est l’une des premières initiatives de captage et stockage du carbone de la Suède. En parallèle, huit sismographes hyper-sensibles ont été installés sur le plancher océanique autour de la plateforme de Nini. Ils enregistreront en continu les moindres mouvements du plancher océanique dans la partie danoise de la mer du Nord. « C’est une étape cruciale pour Greensand Future » affirme Cecilie Dybbroe Tang, géologue en chef chez INEOS Energy Europe. Les sismographes orange ont été installés en février. Ils sont capables de détecter les ondes de pression dues aux moteurs de navire à proximité de la plateforme comme les ondes sismiques provoquées par des tremblements de terre de l’autre côté de la planète. Les données permettront à INEOS de comprendre l’activité sismique naturelle actuelle autour de la plateforme pétrolière de Nini. « Ces données de référence seront précieuses quand viendra le moment de stocker du CO2 , car nous serons en mesure de filtrer les données d’origine naturelle et d’avoir une compréhension fine du processus de stockage » explique Dybbroe Tang. Les huit sismographes, d’environ 300 kg chacun, couvrent la totalité du gisement pétrolier de Nini. Lorsqu’il sera opérationnel, le projet Greensand Future, porté par INEOS, devrait être le premier site commercial de stockage de CO2 de l’Union européenne, et contribuera à la lutte contre le changement climatique INEOS estime que le stockage du carbone est un bien meilleur moyen de décarboner l’Europe que la désindustrialisation. Les premières livraisons de CO2 sur la plateforme en provenance d’autres entreprises sont attendues pour la fin d’année ou début 2026.

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L’hydrogène, futur poids lourd du transport

L’AVENIR du secteur du transport de marchandises pourrait bien passer par l’hydrogène. Voilà des années qu’INEOS Inovyn travaille à l’utilisation d’hydrogène pour réduire les émissions de CO 2 . Mais l’entreprise participe désormais à un projet pilote sur un an qui pourrait accélérer le changement. « Nous savons qu’il reste un long chemin à parcourir car c’est un projet en plusieurs étapes, mais Rome ne s’est pas faite en un jour » a déclaré Dirk Dupon, directeur de l’hydrogène chez Inovyn. Cinq entreprises testent actuellement des camions fonctionnant à l’hydrogène liquide pour Daimler. Dans ce cadre, Vervaeke transporte de la poudre de PVC jusqu’aux clients d’INEOS Inovyn en Allemagne et dans le Benelux. L’entreprise DYKA, basée à Steenwijk aux Pays-Bas, a été le destinataire de plusieurs livraisons, de même qu’Ostendorf Kunststoffe, Exte GmbH, OBO Betterman et Funke Kunststoffe. « Nous voyons la durabilité comme un facteur de différenciation qui nous aidera à prospérer sur des segments de marché porteurs, explique Gabriel Spruijt, vice-président exécutif de DYKA Steenwijk. Notre gamme de produits compte déjà du PVC durable émettant moins de CO 2 , même si le marché n’est pas encore mûr pour les produits les plus durables. » La poudre de PVC est transportée jusqu’aux clients d’Inovyn dans un camion Mercedes-Benz GenH2, un prototype qui a parcouru 1 047 km avec un seul plein d’hydrogène liquide en 2023. De nombreux transporteurs nous ont contactés depuis le début de ce projet pilote. De toute évidence, le marché de la logistique fait désormais de la réduction du CO 2 une priorité » estime Dupon. Les premiers essais avec le camion Daimler ont commencé en décembre. Lorsque ce projet pilote prendra fin, Daimler demandera un retour d’expérience à toutes les entreprises concernées (INEOS Inovyn, Air Products, Amazon, Holcim et Wiedmann & Winz). Inovyn indique que le camion MercedesBenz GenH2 s’en est globalement très bien sorti dès le début, et n’a eu aucun mal à passer les 1 370 m d’altitude du col de Brenner. En raison du manque de stations de recharge d’hydrogène (Inovyn ne peut en utiliser qu’une seule à Duisbourg pour le moment), les chauffeurs doivent réserver un créneau de recharge 24 heures à l’avance. Il faut aussi que le camion soit de retour au dépôt pour la nuit, car les chauffeurs ne sont pas autorisés à dormir dans l’habitacle par mesure de sécurité, s’agissant d’un prototype. Inovyn a également dû installer un compresseur sur la remorque, et ses clients ont dû investir dans une connexion électrique spéciale pour permettre le déchargement du PVC. « Les camions fonctionnant au diesel doivent laisser leur moteur tourner pendant le déchargement pour alimenter le compresseur hydraulique, explique Dupon. Or cela n’est pas possible pour ces prototypes de camions à hydrogène liquide. Nos clients doivent donc investir dans une connexion électrique haute tension pour alimenter le compresseur. » Daimler mettra à profit les retours d’expérience des cinq entreprises pour continuer de faire avancer le projet. « En matière de décarbonation des transports, nous misons sur les véhicules électriques à batterie et à hydrogène » indique Martin Daum, président du conseil de gestion de Daimler Truck. Et d’ajouter : « La transformation ne portera ses fruits que si de l’énergie verte est disponible à grande échelle et en quantité suffisante, et c’est pourquoi nous avons besoin des deux technologies. » Mais beaucoup estiment que l’hydrogène ne deviendra le carburant de prédilection des bus et des poids lourds que si davantage de pays investissent dans les infrastructures.

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Le Grenadier à l’assaut des États-Unis

L’INTÉRÊT de l’Amérique du Nord pour le Grenadier ne se dément pas. En tout juste un an, INEOS a vendu plus de 8 000 de son 4x4 pragmatique, à partir de seulement 18 points de vente. « Nous n’avons fait qu’effleurer la surface » affirme Lynn Calder, PDG d’INEOS Automotive. Cette année, l’entreprise entend capitaliser sur la demande qui reste forte aux ÉtatsUnis, malgré la hausse des droits de douane imposée par le président Donald Trump. Pour cela, elle compte protéger ses clients américains contre la majeure partie de cette hausse, et a annoncé une garantie de prix. « Nous voulons apporter à nos clients américains de la clarté dans un monde de changement et d’incertitudes » a déclaré Calder. En parallèle, George Ratcliffe, président de la région Amériques, a déménagé aux États-Unis afin de prendre les rênes d’une branche d’activité en plein essor. « L’Amérique du Nord a réservé un accueil exceptionnel au Grenadier, souligne-t-il. Avant même qu’il ne soit en vente sur place, les commandes que nous avions reçues éclipsaient celles de nos quatre plus gros marchés cumulés. » En janvier, la production du deuxième modèle d’INEOS, le Quartermaster, a démarré à Hambach, en France, pour les clients basés aux États-Unis et au Canada. Gregor Hembrough, fort de plus de 30 ans d’expérience dans la vente internationale, le marketing et le développement de produit, a été recruté pour consolider l’équipe de direction en Amérique du Nord. « Rejoindre une entreprise occupant une place aussi singulière dans le secteur automobile, c’est une chance unique, s’est-il réjoui. Ce qu’INEOS a d’ores et déjà accompli dans cette région avec le Grenadier est époustouflant. » Quelques jours après sa nomination du poste de vice-président exécutif de la région Amériques, le Trialmaster et le Quartermaster d’INEOS étaient primés dans la catégorie tout-terrain au Texas Truck Rodeo. « Les deux Grenadiers d’INEOS étaient sur toutes les lèvres lors du Rodeo » confie Cory Fourniquet, président de la Texas Auto Writers Association. Les perspectives sont également bonnes pour les ventes mondiales du Grenadier, disponible à la vente dans 50 pays dont le Mexique et la Chine. « Sur un marché où l’offre de nouveaux véhicules électriques et sans conducteur construits sur le territoire national est pléthorique, nous proposons quelque chose de très différent, qui attire l’œil et va à contre-courant de la tendance en Chine » explique Calder. Selon elle, 2025 s’annonce comme la meilleure année de l’entreprise à ce jour. « Nous espérons capitaliser sur la croissance de plus de 40 % sur un an que nous avons enregistrée en 2024 » poursuit-elle. Le succès du Grenadier l’année dernière n’a pas été entravé par l’arrêt de la production du Grenadier et du Quartermaster en septembre, un arrêt dû à la cessation d’activité du fournisseur des sièges. « Fort heureusement, ce problème est derrière nous, assure Calder. Les chaînes logistiques du secteur automobile sont extrêmement complexes, mais il était hors de question de transiger sur la qualité. Nous sommes satisfaits d’avoir pu trouver la meilleure solution possible. » < 8,000 Plus de 8 000 Grenadiers ont été vendus en Amérique du Nord en tout juste un an, à partir de 18 points de vente seulement Primés Le Trialmaster et le Quartermaster ont été primés dans la catégorie tout-terrain au Texas Truck Rodeo

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INEOS s’allie avec des associations écologistes pour protéger les eaux d’Anvers

Suite à des échanges constructifs avec des associations écologistes, INEOS Aromatics s’est vu octroyer un nouveau permis pour continuer la fabrication d’une matière première essentielle à l’industrie mondiale du polyester. « Cette décision montre que tout est possible lorsque l’industrie et les associations écologistes tiennent compte de leurs intérêts respectifs » s’est félicité Rodney Stobbs, directeur commercial. Natuurpunt et Bond Beter Leefmilieu avaient exprimé leurs craintes quant aux rejets de cobalt dans la Grande Nèthe, une rivière située à proximité du site d’INEOS Aromatics et qui traverse Anvers. Cependant, lors d’une réunion en personne, les deux organisations ont appris qu’INEOS comptait investir dans une nouvelle station de traitement du cobalt pour réduire de 90 % les rejets de cobalt dans la rivière d’ici 2027. « INEOS Aromatics montre la voie à toutes les entreprises qui rejettent des eaux usées dans nos cours d’eau » a déclaré Robin Verachtert, porte-parole de Natuurpunt. Dans le cadre de ce permis renégocié, un comité de surveillance auquel participeront plusieurs agences publiques se réunira chaque année pour évaluer les progrès accomplis. Des représentants de Bond Beter Leefmilieu et Natuurpunt ont également été invités à y participer, sur la proposition d’INEOS. « Nous espérons que cette solution soutenue par toutes les parties inspirera d’autres entreprises » a ajouté Stobbs. Voilà plus de 20 ans que l’usine produit, avec brio et dans le respect de la législation, de l’acide téréphtalique à Geel, en Belgique. C’est l’une des dernières usines de son genre en Europe, ainsi que la plus efficiente et celle affichant la plus faible empreinte carbone. La non-reconduction du permis aurait mis en péril près de 600 emplois. 90% INEOS compte investir dans une nouvelle station de traitement du cobalt pour réduire les rejets de 90 % d’ici 2027 600 emplois La fermeture de l’usine aurait mis en péril près de 600 emplois  

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Le plus grand réservoir de stockage d’éthane d’Europe

L’an dernier, un gigantesque réservoir d’éthane a été construit pour stocker la matière première nécessaire au craqueur. C’est le plus gros réservoir de son genre en Europe. Il permettra de réduire le nombre de trajets nécessaires au transport de l’éthane entre les ÉtatsUnis et Anvers. « Ce réservoir est une prouesse technique » a déclaré John McNally, PDG du Project ONE. Dans un premier temps, neuf millions de litres de béton ont été déversés dans le sol pendant trois jours, afin de construire le socle circulaire de 100 m de diamètre du réservoir. Le mois d’après, ce fut au tour du mur : une entreprise d’une grande précision qui a nécessité 15 jours de travail non-stop. Enfin, le toit de 900 tonnes en acier a été soudé à l’intérieur du réservoir, puis a été soulevé avec de l’air comprimé pour lui donner sa place définitive. Ce réservoir est environ quatre fois plus grand que le réservoir d’INEOS à Zwijndrecht, et permettra de stocker l’éthane liquide à une température de -90 °C. 9 millions de litres DE BÉTON ONT ÉTÉ NÉCESSAIRES À LA CONSTRUCTION DU SOCLE CIRCULAIRE DE 100 M 900 camions ENVIRON 900 CAMIONS ONT TRANSPORTÉ LE BÉTON NÉCESSAIRE AU SOCLE -90 °C LE RÉSERVOIR STOCKERA DE L’ÉTHANE LIQUIDE À UNE TEMPÉRATURE DE -90 °C 600 piliers LE RÉSERVOIR REPOSE SUR 600 PILIERS À 1 M AU-DESSUS DU SOL

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Le Project ONE prend forme : ses fourneaux colossaux ont survécu à leur périple de 12 500 milles nautiques depuis la Thaïlande

Les brumes se dissipent sur le port d’Anvers ; l’investissement historique d’INEOS dans un nouveau craqueur apparaît dans toute sa grandeur. Voilà des années que le Project ONE fait parler de lui. Et voilà qu’enfin les choses sont en train de se concrétiser. À bord du navire de COSCO Shipping se trouvent les deux énormes fourneaux qui produiront la chaleur nécessaire pour transformer l’éthane en éthylène, l’une des pierres angulaires de l’industrie chimique, une matière première vitale qui entre dans la fabrication d’emballages, de pièces automobiles, d’éoliennes ou encore de canalisations. Ce fut un long voyage en mer pour l’équipage du Zhi Yuan Kou, contraint de contourner la pointe méridionale de l’Afrique pour éviter d’éventuelles attaques des rebelles houthistes en mer Rouge. 12 500 milles nautiques. 55 jours. John McNally, PDG du Project ONE, a vu le navire arriver, mais la brume a obligé celui-ci à attendre près de deux jours avant de pouvoir être mis à quai en toute sécurité. À en croire le PDG, ce fut l’un des transports par navire industriel les plus importants et spectaculaires de l’histoire du port d’Anvers. Les fourneaux de 60 m de haut (la hauteur du Museum aan de Stroom d’Anvers) faisaient partie d’un module pesant quelque 6 000 tonnes, et ont dû être renforcés à l’acier et soudés au navire, afin d’éviter qu’ils ne passent par-dessus bord lors de leur voyage en mer de la Thaïlande à la Belgique. « Le transport des fourneaux était considéré comme l’une des phases les plus critiques de leur existence » explique John McNally Une fois à quai, le navire est resté au port neuf jours de plus, le temps que le prestataire flamand Sarens décharge les fourneaux et la tuyauterie de ce module à 150 millions d’euros. Ils ont ensuite été transportés à l’aide de véhicules automoteurs jusqu’au site de construction de Lillo, où ils ont été assemblés comme des Lego. « C’était une entreprise titanesque à cause des dimensions colossales des éléments de l’usine » ajoute le PDG. Jacques Vandermeiren, PDG du port d’AnversBruges, a qualifié de « pionnier » l’investissement d’INEOS, qui se chiffre en milliards, ajoutant qu’il renforcerait le rôle de pôle international stratégique d’Anvers. « L’arrivée des fourneaux est un jalon dans la pérennisation d’une industrie durable et tournée vers l’avenir » a-t-il affirmé. Les fourneaux qui alimenteront le craqueur à 4 milliards d’euros d’INEOS ont été fabriqués en Thaïlande par l’entreprise de génie civil Technip Energies. « Il existe très peu de chantiers de construction dans le monde qui disposent des bons équipements et qui soient accessibles aux navires de haute mer » explique McNally. Par ailleurs, il n’y avait pas assez de place sur le site de construction en Belgique pour stocker les matériaux et construire les gigantesques modules en même temps que les préparatifs du site. Jusqu’à 2 500 personnes devraient travailler sur le site cette année, afin que le craqueur puisse être opérationnel début 2027. Les fourneaux sont dotés de brûleurs et de préchauffeurs d’air de combustion, afin de limiter les émissions de dioxyde d’azote et d’améliorer l’efficience énergétique. Ils sont également conçus pour fonctionner entièrement avec du gaz naturel comme avec de l’hydrogène bas carbone, lorsqu’il sera disponible en quantité suffisante. Une fois opérationnel, le craqueur sera exploité par 450 employés permanents, et affichera la plus basse empreinte carbone de tous les craqueurs européens. 60M LE PLUS GRAND FOURNEAU DÉPASSE LES 60 M DE HAUT 6 000 tonnes LE POIDS TOTAL DU MODULE S’ÉLEVAIT À 6 000 TONNES Port d’Anvers IL A FALLU NEUF JOURS POUR DÉCHARGER LE FOURNEAU AVANT SON TRANSPORT JUSQU’AU SITE DE LILLO Soudés LES FOURNEAUX ÉTAIENT SOUDÉS AU NAVIRE POUR ÉVITER QU’ILS NE PASSENT PAR-DESSUS BORD

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Project One

L’USINE COUVRIRA UNE SUPERFICIE DE 550 000 M² LE DIAMÈTRE DU RÉSERVOIR D’ÉTHANE DE L’USINE EST PRESQUE AUSSI LONG QU’UN TERRAIN DE FOOTBALL 300 000 M3 DE DÉBLAIS LA STATION DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES PURIFIE 75 M3 D’EAU PAR HEURE LES ACHETEURS D’ÉTHYLÈNE ISSUS DU PROJECT ONE ÉVITERONT L’ÉMISSION DE DEUX MILLIONS DE TONNES DE CO2 PAR AN 45 000 TONNES D’ACIER SERONT CONSOMMÉES, SOIT SIX FOIS LA TOUR EIFFEL LE CRAQUEUR D’ÉTHANE COUVRE À LUI SEUL QUELQUE 75 000 M² LE PROJET NÉCESSITERA DES MILLIERS DE KILOMÈTRES DE LIGNES ÉLECTRIQUES Le craqueur le plus vert d’Europe Il s’agira du craqueur le plus écologique d’Europe, voire du monde. L’usine produira moins de la moitié des émissions de CO2 des craqueurs les plus propres d’Europe, et pourrait contribuer à redynamiser toute l’industrie chimique européenne. L’usine sera construite à l’aide des meilleures technologie actuelles, sans perdre l’avenir de vue, afin de pouvoir un jour capter son CO2 et utiliser 100 % d’hydrogène comme combustible. Un projet à 4 milliards de dollars La note finale du Project ONE devrait s’élever à environ 4 milliards de dollars. Il s’agit du plus gros investissement dans l’industrie chimique européenne depuis une génération. Durant des décennies, personne n’a investi une telle somme dans le secteur chimique européen, lui préférant les États-Unis, la Chine et d’autres régions d’Asie. INEOS espère que ses investissements à Anvers contribueront à inverser cette tendance et ce déclin, et à redonner de la compétitivité au secteur. 1,5 million de tonnes d’éthylène Il produira près d’un million et demi de tonnes d’éthylène, l’une des substances chimiques les plus utilisées au monde, qui entre dans la fabrication de nombreux produits : vêtements, médicaments, pièces légères pour véhicules, lubrifiants pour éoliennes, gazoducs ou encore emballages alimentaires. Éthane L’éthane que nous utilisons comme matière première est importé des États-Unis qui en possèdent en quantité, s’agissant d’un sousproduit de l’extraction de gaz de schiste.

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L’industrie chimique européenne au bord de l’extinction

TÉNACITÉ, rigueur et sens de l’humour ont permis à INEOS de braver les tempêtes au fil des ans. Mais c’est également le sens des affaires de l’entreprise, ses solides bases financières et sa gestion responsable éprouvée de l’endettement qui lui ont permis de conserver sa place. En tant qu’entreprise, INEOS est actuellement confrontée à des conditions commerciales difficiles, notamment pour ses branches européennes qui ont été touchées de plein fouet par la hausse du coût de l’énergie et les taxes carbone punitives. « Décarboner l’Europe en désindustrialisant est stupide, a déclaré Sir Jim Ratcliffe dans une lettre ouverte aux dirigeants européens. Nous y perdrons des emplois, de la sécurité, et le CO2 reviendra quand même flotter au-dessus de l’Europe. » À Cologne, INEOS exploite l’un des complexes pétrochimiques les plus importants, avancés et intégrés d’Europe. Ce site produit de nombreuses substances chimiques brutes essentielles à la vie moderne, et emploie directement et indirectement 10 000 personnes. « La facture de gaz est 100 millions d’euros plus élevée que pour son équivalent américain, souligne Sir Jim. La facture d’électricité est 40 millions d’euros plus élevée qu’aux États-Unis. Et la facture liée à la taxe carbone va atteindre la somme mirobolante de 100 millions d’euros. » Sur le plan économique, l’industrie chimique est l’un des fleurons de l’Europe. Voilà un siècle qu’elle joue un rôle crucial dans l’économie européenne, totalisant environ 1 billion d’euros de recettes, un chiffre proche du secteur automobile. Toutefois, Sir Jim avertit qu’elle pourrait bien disparaître du fait du coût de l’énergie et des taxes carbone. « L’industrie est en crise et souffre énormément de la concurrence avec les États-Unis, affirme-t-il. Au lieu d’investir dans la croissance de demain, elle se bat pour sa survie. » Lorsque le Project ONE sera terminé, il produira près d’un million et demi de tonnes d’éthylène, l’une des substances chimiques les plus utilisées au monde, qui entre dans la fabrication de nombreux produits : vêtements, médicaments, pièces légères pour véhicules, lubrifiants pour éoliennes, gazoducs ou encore emballages alimentaires. Mais l’éthane qui sera transformé en éthylène dans le craqueur européen proviendra des États-Unis, car le transporter vers l’Europe coûte moins cher que l’acheter sur place. « Ce projet change la donne pour l’Europe, soutient Jason Meers, directeur financier d’INEOS Project ONE. Il créera de nouvelles opportunités pour le cluster chimique anversois, et contribuera aussi à la résilience de l’ensemble du secteur chimique européen. » C’est également l’un des plus gros investissements dans le secteur chimique européen depuis une génération. Durant des décennies, personne n’a investi une telle somme dans le secteur chimique européen, lui préférant les États-Unis, la Chine et d’autres régions d’Asie. Mais INEOS espère que ses investissements à Anvers contribueront à inverser cette tendance et ce déclin, et à lui redonner de la compétitivité. Sir Jim insiste néanmoins sur l’importance que les gouvernements apportent leur pierre à l’édifice. « Nos principaux concurrents envisagent tous de quitter l’Europe en raison des erreurs successives commises par les gouvernements, assène-t-il. À cause de cette politique, l’Europe va importer toutes ses matières brutes des ÉtatsUnis et de la Chine, qui vont en tirer un énorme profit. » Il exhorte l’Europe à se débarrasser de ses taxes carbone pour fournir à l’industrie une énergie à des prix compétitifs, et pour encourager la croissance et les technologies propres. Il souhaiterait également que l’Europe impose des droits de douane à l’américaine. « Il nous faut des barrières douanières le temps que ces changements soient mis en place, ou bien tout disparaîtra, affirme-t-il. Tout le monde quitte l’Europe. De toute ma carrière je n’ai jamais vu ça. » Pour Sir Jim, la politique européenne est inadéquate. Sa dernière lettre ouverte adressée aux responsables politiques européens fait suite à d’autres appels à l’action : en 2014, il écrivait au président de la Commission européenne d’alors, José Manuel Barroso, et a réitéré en février 2024 en avertissant l’actuelle tenante du poste, Ursula von der Leyen, que l’Europe externalisait sans s’en rendre compte son industrie chimique, ainsi que les emplois et les investissements qui vont avec. Plus tôt ce mois-là, 73 chefs d’industrie dont Sir Jim présentaient la Déclaration d’Anvers pour un pacte industriel européen à Mme von der Leyen et au premier ministre belge Alexander De Croo. Cette déclaration réclame un pacte industriel en complément du pacte vert pour l’Europe, afin de protéger les emplois qualifiés en Europe. Depuis, 1 308 organisations représentant 25 secteurs ont signé la déclaration pour redynamiser le paysage industriel européen. En février 2025, un an après la déclaration d’Anvers, 400 chefs d’entreprise se sont réunis à Anvers pour discuter du pacte pour une industrie propre avec Mme von der Leyen, et enjoindre les dirigeants européens à agir rapidement dans tous les États membres de l’UE. INEOS COLOGNE INEOS Cologne est l’un des complexes pétrochimiques les plus importants, avancés et intégrés d’Europe. Mais le coût de la taxe carbone et de l’énergie dont il doit s’acquitter est astronomique par rapport à son équivalent américain. 100 millions d’euros - La facture de gaz d’INEOS Cologne est 100 millions d’euros plus élevée qu’aux États-Unis 40 millions d’euros - La facture d’électricité d’INEOS Cologne est 40 millions d’euros plus élevée qu’aux États-Unis 100 millions d’euros - Pour INEOS Cologne, la facture liée à la taxe carbone va atteindre la somme mirobolante de 100 millions d’euros

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Une usine d’éthanol touchée par la hausse du coût de l’énergie

La fermeture annoncée de l’usine d’éthanol synthétique d’INEOS à Grangemouth (Écosse) est à mettre sur le compte de la hausse du coût de l’énergie et des taxes carbone élevées. Cette usine, qui fabriquait principalement des médicaments, est l’une des deux seules en son genre en Europe. Depuis le début de son exploitation, voilà plus de 40 ans, elle a produit l’équivalent de 25 milliards de bouteilles de whisky écossais. Jadis, le Royaume-Uni était un acteur incontournable de l’industrie chimique, et une importante source d’emplois qualifiés. Mais à l’instar d’autres secteurs énergivores, l’industrie chimique britannique peine à rester compétitive sur le marché international. Rien que ces cinq dernières années, dix grands complexes chimiques ont mis la clé sous la porte. Dans le même temps, le prix de l’énergie a doublé au Royaume-Uni, où il est désormais cinq fois plus élevé qu’aux États-Unis. Et de nombreux pays non européens n’ont ni taxe carbone, ni programme d’échange de droits d’émission. La décision de fermer l’usine d’éthanol intervient quelques mois seulement après l’annonce de la fermeture, cette année, de la plus vieille raffinerie de pétrole de GrandeBretagne, à Grangemouth. Petroineos, une coentreprise entre l’entreprise publique chinoise PetroChina et INEOS, a pointé du doigt d’importantes difficultés dues à la pression du marché mondial. La raffinerie, qui perdait 385 000 £ par jour, devrait être transformée en terminal d’importation. INEOS appelle le gouvernement britannique à prendre des mesures Supprimer la taxe sur les profits de l’énergie Rétablir la compétitivité fiscale Créer un régime fiscal stable et prévisible Protéger les infrastructures énergétiques critiques du Royaume-Uni  

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INEOS demande une réforme urgente de la taxe énergie du Royaume-Uni

CELA a été prouvé à maintes reprises ces 200 dernières années : sans énergie à prix compétitif, pas de croissance dans une économie avancée. Pourtant, la fiscalité énergétique du gouvernement britannique est en passe de signer l’arrêt de mort des réserves d’énergie abondantes du pays en mer du Nord. Les États-Unis taxent à 21 % l’industrie pétrolière et gazière, soit le même taux que d’autres industries. Le prélèvement fiscal effectif total sur les opérations offshore y avoisine 40 %, et les investissements sont au plus haut. Au Royaume-Uni, la fiscalité sur l’énergie s’élève à 78 %, et les investissements sont au plus bas. Conséquence : la majeure partie de l’énergie du Royaume-Uni est importée de l’étranger. Cela coûte cher. Le pays se retrouve dans une situation de vulnérabilité, au moment où l’Europe constate sa dépendance aux énergies russes. L’économie britannique est privée d’emplois en mer du Nord. Et cela entrave la croissance de l’industrie. Le gouvernement doit se montrer courageux en supprimant les taxes sur les profits de l’énergie (Energy Profits Levy), et en abaissant la fiscalité sur son secteur énergétique stratégique à un niveau compétitif face aux États-Unis. Alors seulement les investissements reviendront. Voilà plus de 50 ans que l’industrie pétrolière et gazière du Royaume-Uni en mer du Nord éclaire les rues, chauffe les foyers et alimente l’industrie. Depuis le début de la production, le pays a produit l’équivalent d’environ 50 milliards de barils de pétrole et de gaz, avec à la clé près d’un demi-billion de livres sterling pour le trésor britannique grâce aux taxes sur la production. INEOS a joué un rôle majeur à cet égard. Nous fournissons le Royaume-Uni en gaz naturel provenant des gisements au large d’Humberside, des Orcades et de Laggan. En 2017, nous avons également acquis le réseau de pipelines Forties, qui transporte le pétrole et le gaz issus de plus de 80 champs offshore, soit environ la moitié de la production en mer du Nord. production en mer du Nord. Nous nous acquittons volontiers de l’impôt sur les résultats de nos opérations en mer du Nord, mais nous avons besoin d’un régime fiscal stable nous apportant la certitude nécessaire pour planifier et investir sur la durée. En 2022, une taxe exceptionnelle sur les profits de l’énergie a été adoptée en réponse à la hausse sévère des cours de l’énergie, du fait de la crise liée à la guerre en Ukraine. Cette taxe a ensuite été modifiée par trois fois pour l’augmenter et en élargir l’assiette. Il en a découlé de fortes incertitudes fiscales pour l’industrie pétrolière et gazière. Actuellement, le taux plafond d’imposition des profits sur la production du secteur s’élève à 78 % ; un taux fixé orsque les cours avaient atteint des sommets il y a trois ans et qui n’a pas évolué depuis, alors que les cours du pétrole et du gaz ont retrouvé des niveaux proches de l’avant-crise. La taxe sur les profits de l’énergie est inadéquate. Ses avantages sont de courte durée : elle privilégie les recettes fiscales à court terme en contrepartie de dégâts à long terme sur l’industrie pétrolière et gazière du pays. C’est un mauvais exemple de mécanisme fiscal. Les capitaux migrent à l’étranger, d’où une baisse des investissements, de la production et des recettes fiscales, annulant la hausse de ces dernières à court terme. Mais, plus grave encore qu’une baisse des recettes fiscales, ce sont l’économie britannique en général et le climat qui en pâtissent le plus. Selon l’organisme professionnel du secteur Offshore Energies UK, qui a publié ses perspectives récemment, le Royaume-Uni devrait extraire jusqu’à 4 milliards de barils sur les 13 à 15 milliards dont il aura besoin d’ici 2050. Or, 3 milliards de barils supplémentaires resteront dans le sol à cause de la politique énergétique et fiscale actuelle. Une telle production apporterait une manne brute de 150 milliards de livres à l’économie britannique. En lieu et place, nous allons exporter cette manne économique vers d’autres pays à la politique fiscale et énergétique plus avisée, sans que l’environnement n’y gagne. En demandant à d’autres pays de produire du gaz et du pétrole pour nous, la production britannique perdue sera remplacée par de coûteuses importations, à l’empreinte carbone accrue. Le secteur estime à 30 milliards de livres les opportunités d’investissement si les bonnes conditions fiscales étaient réunies. À eux seuls, ces investissements supposeraient une manne économique de 60 milliards de livres, qui risque de passer sous le nez du Royaume-Uni. Par-dessus le marché, la taxe exceptionnelle a des répercussions désastreuses plus larges sur le RoyaumeUni. La baisse des investissements et de la production entraînera la fermeture précoce de gisements et de pôles de production, accélérant leur démantèlement. Or qui dit démantèlement dit dépenses, en lieu et place d’investissements qui se seraient traduits par des recettes fiscales On estime qu’à compter de 2024, le coût total du démantèlement de l’ensemble des infrastructures pétrolières et gazières du Royaume-Uni s’élèvera à 45 milliards de livres. D’après la North Sea Transition Authority, le coût de l’allègement fiscal associé pour les finances de l’État est estimé à 11 milliards. La Transition Authority, le régulateur public, a confirmé que le Royaume-Uni possède encore d’importantes réserves de pétrole et de gaz offshore. Une grande partie de ces réserves se trouve dans des zones matures et développées. Mais sans les infrastructures nécessaires pour les exploiter, elles seront abandonnées. La fermeture prématurée de pôles vitaux entraînera la perte définitive de réserves futures. La baisse de la production britannique dopera les importations et fragilisera l’approvisionnement. Lors de l’épisode de grand froid du mois de janvier, lorsque le vent a cessé de souffler, le Royaume-Uni est passé tout près d’une panne d’électricité géante. Avec une semaine de stocks de gaz et un approvisionnement en électricité tendu, le réseau national a dû publier des avis d’urgence sur les marchés. Ce genre d’avertissement et les risques de blackout complet seront de plus en plus fréquents et graves si la production nationale de gaz chute, et que les infrastructures critiques sont démantelées trop tôt. Le pétrole et le gaz représentent 75 % de l’ensemble des besoins en énergie du Royaume-Uni, qui produit environ la moitié de cette demande totale à l’heure actuelle. L’empreinte carbone du GNL importé est très supérieure à celle du gaz produit sur le territoire national. Les processus de production, de traitement et de transport émettent près de quatre fois plus de CO2 qu’une quantité équivalente de gaz sur réseau de distribution. Le gouvernement britannique estime que le seul moyen de reprendre le contrôle de son énergie et de protéger les finances des foyers et de l’État contre les hausses des cours des combustibles fossiles, est de tout miser sur les énergies propres d’ici 2030. Ce n’est tout bonnement pas réaliste étant donné la nature intermittente du photovoltaïque et de l’éolien, et les contraintes du réseau national. À l’inverse, aux États-Unis, la production est à son plus haut et la politique fiscale y est stable et très efficace, gage d’un environnement propice aux investissements et d’un approvisionnement stable en énergie domestique. L’heure du changement est venue. La mer du Nord est un atout économique stratégique pour le Royaume-Uni. Elle continuera de contribuer à la sécurité énergétique du pays pendant de nombreuses années, en parallèle à la transition énergétique. Il faut néanmoins un cadre politique adapté pour qu’elle puisse jouer ce rôle. Une fiscalité adoucie permettant d’équilibrer les risques et les avantages, garante de stabilité sur la durée, permettrait de renouer avec un environnement propice aux investissements, et plus avantageux pour l’économie britannique sur la durée que la taxe sur les profits de l’énergie et la politique actuelle qui privilégient le court terme au détriment du long terme.  

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